J’ai eu plusieurs postes à responsabilité dans le secteur social et médico-social et j’ai toujours été très investie dans mon travail.

La relation au travail est depuis longtemps un sujet de fascination pour moi. C’est cela qui m’a amenée à reprendre des études à 50 ans pour suivre un master de sociologie des organisations. Dans ce cadre j’ai mené un travail de recherche pour produire un mémoire sur le mal-être au travail. Lors des entretiens que j’ai menés, comme tout au long de mon expérience professionnelle, j’ai pu constater combien les salarié.es s’investissent et mettent d’eux-même dans leur travail, très souvent bien au-delà de ce dont leur hiérarchie est consciente.

Ainsi lorsque j’ai mené des projets dans le secteur de l’aide à domicile, j’ai découvert l’immense investissement des intervenant.es qui dépassait bien largement leur fiche de poste. Notre travail peut nous amener vers un sentiment de profonde réalisation, comme à l’inverse vers une souffrance importante, parfois une profonde dévalorisation.

Lors de mon dernier poste j’ai vécu un épuisement professionnel (dont j’ai mis longtemps à prendre conscience) et cela m’a demandé un véritable cheminement pour me reconstruire et repenser ma relation au travail.

J’ai aujourd’hui 53 ans et la création de l’association « ça m’travaille » est l’aboutissement de cette reconstruction. Elle représente ce que j’aurais eu besoin de trouver il y a quelques années : un espace pour pouvoir parler du travail et un collectif pour m’aider à le penser.